Charbon de bois en production artisanale est synonyme de pollution. Cet article sur le charbon de bois est publié à titre informatif et culturel. Nous n’encourageons pas cette pratique sauf en cas de nécessité vitale, autant en BAD qu’en bushcraft.

Pourquoi et quand utiliser du charbon de bois

Le charbon de bois peut servir à se chauffer en hiver, et sert surtout à cuisiner, je ne t’apprends probablement rien ici !

En absence de gaz ou d’électricité, nous avons besoin pour simplement vivre, d’une source de chaleur économique.

Le charbon de bois est gratuit, si on se trouve dans un lieu pourvu de bois. Il faut juste le fabriquer.

Le bois transformé en charbon prend moins de place que le bois brut pour les usages domestiques.

Plus économique à l’usage que le bois brut, il procure à quantité égale de plus grands avantages.

À poids égal au bois brut, le charbon de bois offre une durabilité de chauffe plus durable et constante.

Pour un volume égal au bois brut, le charbon de bois se révèle plus économique.

Que ce soit pour nous chauffer, ou pour faire cuire nos aliments.

Le charbon de bois est déjà débarrassé en partie des substances nocives, telles que certains bois verts en produisent lors de leur combustion.

L’utilisation du charbon de bois est d’une mise en oeuvre facile et rapide, pour la cuisine au quotidien.

Bois, combustion et transformation

Un charbon de bois bien utilisé ne produit pas de fumée à l’usage, mais il chauffe longtemps sans danger d’incendie immédiat. (à condition toujours, que son foyer soit correctement isolé).

Lors de la transformation du bois en charbon, pour une production familiale, la colonne de fumée pendant le processus est très acceptable. Elle est sans commune mesure avec les productions industrielles, car dans notre cas la fumée ne sera pas supérieure à celle produite par un simple feu de bois.

La technique décrite ci-dessous est assurément la plus ancienne, et elle est toujours utilisée sur tous les continents.

Rapide, simple, efficace, appliquée avec soin elle permet de récolter presque le même volume de charbon de bois que le volume initial du « gros bois » du bûcher.

Lorsqu’on fabrique du charbon de bois ,c’est jamais pour 5 kilos sinon ça ne vaut pas le coup.

Les populations qui utilisent encore cette technique en autosuffisance, produisent en 24 heures le charbon nécessaire pour au minimum une demi année de cuisine, ou plus.

Les producteurs à gros débit construisent des fours pour fabriquer le charbon de bois.

Mais pour une production familiale, la technique du dôme de terre est plus facile à mettre en place pour un rendement équivalent.

Choix des bois

Tous les bois sont employables, sauf les bois creux comme le bambou. On peut faire du charbon de bambou, mais ce n’est pas intéressant en terme de production.

Les meilleurs bois sont les bois les plus durs. Le bois doit de préférence être mis à sécher avant sa mise en production afin d’obtenir un meilleur rendement.

Les bois résineux, ça marche aussi, mais la qualité du charbon sera moins bonne que celle des bois durs.

Les bois verts peuvent aussi être utilisés, mais le processus sera plus long et la fumée sera beaucoup plus consistante.

Aussi, rien n’interdit de mélanger des bois secs et des bois verts, des bois durs et des résineux.

Si on dispose de plusieurs essences de bois secs pour une fournée : il faut placer les plus légers en bas et les plus denses au dessus.

Dans tous les cas, les grosses sections doivent être placées au dessus des petites sections.

Pour homogénéiser l’ensemble, les troncs les plus gros doivent être fendus et débités en diamètre de 20 à 30cm maxi.

La bonne tenue du bûcher est l’étape la plus importante. Il doit être surveillé passivement, et entretenu comme dit plus bas.

Définir un périmètre de travail, et affranchir ses abords d’un risque d’incendie (le feu peut se propager sous terre, donc bien choisir et délimiter son emplacement).

Mise en place du bûcher et du dôme de terre
  1. Placer des herbes sèches ou des combustibles rapides en premier (paille, herbes très sèches et inflammables).
  2. Au dessus, placer du petit bois bien sec en tamis, avec encore du combustible rapide.
  3. Sur le petit bois, faire un treillis de bois sec de plus en plus gros diamètre, en plusieurs étages croisés.
  4. Recouvrir le tas avec du combustible rapide, qui donnera sa forme au dôme de terre qui va le recouvrir.
  5. Recouvrir soigneusement le tas du bûcher fini avec de la terre, en humidifiant pour faciliter sa tenue.
  6. Creuser en haut du monticule, un trou de ±10cm de diamètre, qui permettra de créer un appel d’air et à évacuer la fumée.
  7. Mouiller légèrement l’ensemble pour fixer la terre sur le monticule, et tasser doucement à la main.
  8. Creuser à la base un accès 2 à 3x plus gros que la « cheminée » ,à ras le sol pour accéder à l’allumage.
  9. L’allumage du combustible rapide est situé à la base du tas.

Une petite cheminée et un plus gros apport d’air en bas ,créent un effet venturi. Propice à la combustion et à l’entretien automatique du feu sans apport ultérieur de combustible.

Allumage du bûcher

L’opération va durer grosso-modo 24 heures, et il faudra surveiller pour obtenir un résultat optimal.

Nous allons brûler notre bois sec à l’étouffée, et au lieu de récolter des bouts de charbon, nous récolterons des troncs à casser par la suite avec un simple marteau pour les faire rentrer en bon ordre dans des sacs.

La patience, le soin dans la préparation et l’entretien du processus, peuvent tripler la quantité de charbon de bois récolté.

On allume donc par le bas, puis on reste ensuite à proximité pour surveiller et entretenir le dôme de terre.

La fumée qui s’échappe de la cheminée est l’indicateur que tout va bien.

Dès lors que la fumée commence à sortir, c’est le signe que le feu a bien pris sous le dôme de terre. Le processus arrivera à terme sous 10 à 24h selon les bois et la quantité.

Au fur et à mesure de la combustion, le tas de bois va un peu s’avachir, et réduire en volume.

En conséquence, le dôme de terre peut s’écrouler et faire baisser le rendement de la fournée.

Il faut donc veiller à maintenir le dôme de terre humide, et parfois ajouter une pelletée de terre lorsqu’un trou se forme.

Lorsqu’il n’y a plus de fumée, attendre que le dôme refroidisse, puis le dégager grossièrement pour accéder au charbon de bois.