Interviewé par la chaîne Brut, l’astrophysicien Aurélien Barrau fait part de ses réflexions sur le sujet de la fin du monde.

Devant les rumeurs de fin du monde qui foisonnent, et les problèmes auxquels notre planète est confrontée,

Aurélien Barrau dresse un portrait de nos sociétés, et explique les conséquences que nous aurons à assumer très bientôt.

Partisan du concept scientifique des interdépendances écologiques des espèces et des écosystèmes, il pose un regard rationnellement grave sur notre époque.

Il nous rappelle que l’humanité fait partie d’un ensemble de systèmes d’interdépendances complexes, et que sa pérennité dépend directement de cet ensemble.

Ceci ne se limite pas au vivant ou à la matière, cette réalité physique échappe aussi au regard: l’air est invisible, il n’est pas vide.

Inutile de paniquer en lisant ces lignes, vous pourrez vivre tranquilles encore quelques décennies.

Ce n’est pas fait pour angoisser mais pour informer. Dire aussi qu’il n’est jamais trop tard pour changer nos habitudes, même si ça ne changera rien au processus qui est amorcé.

Ceux qui veulent peuvent toujours en rire, mais alors soyez plus attentifs au quotidien, observez, et gardez bien ça en mémoire:

Éviter la fin du monde est impossible

Nous en sommes là. L’humanité a mis en péril l’ensemble de la vie sur cette planète.

La fin du monde n’est plus une supposition, elle est désormais un constat.

Les espèces ont déjà commencé à s’éteindre en masse, sur terre et dans les océans, chaque jour voit toujours plus d’extinctions que le précédent.

Au mieux, la plus grosse espèce animale qui subsistera sur notre planète dans 30 ans seront les bovins.

L’âge qui suivra l’holocène présent sera sombre. À tel point qu’un grand comité de scientifiques propose de rebaptiser l’holocène en anthropocène, l’âge de l’homme, sous entendant que la fin de cette erre sera l’épilogue de l’humanité.

Aurélien Barrau pense que le « changement de nos sociétés » n’aura probablement jamais lieu, car il irait contre le confort auquel les individus sont attachés, rassurés par la société de consommation.

Seule la détermination des « décideurs » pourrait redresser la barre, mais ce serait illusoire de croire que ceux-ci agiraient contre leurs intérêts financiers. Car eux, survivront, certes dans un monde très réduit et artificiel.

Des questions comme « la fin du monde » font rire sous cape un bon nombre d’honnêtes gens, mais ne sont pas des questions qui font sourire dans la communauté scientifique, qui les aborde avec une grave lucidité.