La maison Gauloise est optimisée pour le mode de vie rural. C’est une des solutions de construction les plus économiques, compatible avec le concept de BAD (base autonome durable), et c’est écologique.

Une BAD simple à construire, solide et rapide à réaliser, ce type de construction loin d’être archaïque est l’aboutissement des évolutions techniques, qui se développèrent durant des millénaires à partir de la sédentarisation Néolithique.

Il n’est pas rare de voir des bâtiments ruraux dans nos campagnes, construits selon le procédé Gaulois jusqu’à la fin du 20ème siècle !

L’habitat Gaulois et ses méthodes de constructions sont revenus à la mode depuis quelques décennies, grâce aux travaux expérimentaux d’archéologues et d’artisans passionnés.

Bien entendu, ça protège pas du nucléaire, mais c’est un projet réalisable avec un outillage réduit, en mode bushcraft.

Types de constructions des maisons Gauloises

Ce qui nous intéresse le plus ici, ce sont les méthodes et les matériaux.

On peut construire une maison de la forme qu’on veut avec le procédé Gaulois. Mais en termes archéologiques nous savons que les habitats étaient parfois rectangulaires, carrés et parfois ronds, construits au sol ou sur pilotis, sur dallage de pierres aussi.

La construction des maisons d’habitat ne nécessitait pas de grandes poutres ni de matériaux lourds. Contrairement aux bâtiments communs (salle de conseil et de fêtes) qui étaient eux beaucoup plus imposants et massifs, avec l’emploi de grandes poutres assemblées par tenons et mortaises.

Les grands bâtiments présentent un intérêt certain, mais je vous propose de traiter ici de la maison Gauloise « classique ».

Pourquoi s’orienter vers la construction d’une maison Gauloise en BAD ?

→Déjà, pour le coût: les matériaux employés se trouvent dans la nature, il faut juste faire l’effort de les récolter, les transporter et les travailler. Une maison Gauloise demande seulement de l’huile de coude.

Dans l’hypothèse d’une construction hybride, pourquoi pas mettre une couverture « moderne » à la place du chaume sur sa maison Gauloise, par exemple, ou ajouter des fenêtres, une cheminée, etc.

Donc dans certains cas il faudra quelques €uros, et il faudra aussi répercuter le poids de la couverture de toit prévue sur l’ensemble qui devra la supporter.

→Les matériaux: pas de béton, pas de chimique, pas de plastiques, rien que des branchages et quelques poteaux, du torchis et de la chaux.

→La facilité de construction: il n’y a pas de fondations, seuls les piliers porteurs sont pris dans le sol, afin d’assurer la cohésion de l’ouvrage.

La maison Gauloise modernisée

Le genre de truc qui fait hurler les puristes et les archéologues ….

Cependant, en modernisant l’habitat Gaulois, on peut penser avec raison qu’on adopte le même comportement que nos ancêtres. En faisant évoluer cet habitat, comme les Gaulois l’ont fait pendant des millénaires, jusqu’à l’invention du béton gris et des matériaux synthétiques.

Par exemple, un parquet est plus confortable et moins salissant qu’un sol brut. Ça vaut le coup d’en poser un « flottant » sur une couche de sable. L’ajout de quelques fenêtres en double vitrage est aussi une bonne idée.

En principe, la maison Gauloise ne comporte qu’une pièce unique. On ne s’en sert que pour dormir et cuisiner au sec quand il fait mauvais temps.

Les matériaux de base pour une maison Gauloise rectangulaire

Du bois: petits troncs pour les poutres et branchages pour le treillis.

Du chaume, des tuiles en bois ou autre chose pour la couverture.

De la cordelette cirée, du lusin bitumé ou du fil de fer pour ligaturer la couverture sur la charpente.

Du sable, de la terre et de la paille pour le torchis.

Du sable pour le sol + parquet chevillé sur un treillis en bois flottant sur le sable.

On peut toujours utiliser des clous, vis, boulons, etc, mais l’ensemble n’en sera pas plus solide.

Outillage nécessaire

Scies, hachette, marteau, maillet, outil d’écorçage, rabot, ciseaux à bois, fil à plomb, cordes.

Utiliser des longueurs de ficelles pour remplacer le mètre-ruban est très pratique. Même chose pour le fil à plomb qui fait le boulot d’un niveau à bulle si on sait s’en servir.

Fabriquer éventuellement un outil de compactage du sol, un truc lourd, et un portique simple en petits madriers pour soulever les ossatures plus facilement. Le cas échéant, un simple madrier utilisé en bras de levier avec des cordes permet aussi de les soulever.

Les étapes de construction d’une maison Gauloise

Définir le plan pour connaître les échantillonnages de bois nécessaires, acheminer ce bois sur le chantier de construction.

Pour être correctement défini, le plan doit prendre en compte la topographie du lieu: penser aux vents dominants et à la course du soleil pour définir l’orientation de la pente du toit, et les emplacements des portes, fenêtres et cheminée si c’est prévu.

Si on a prévu que la maison sera équipée d’une cheminée en pierre, on commencera la construction de la maison par celle de la cheminée. Celle-ci sera autoporteuse et servira de point de départ référent pour la construction.

Dans le cas où on dispose de beaucoup de belles pierres, on peut aussi asseoir sa construction en bois sur un cadre de pierres.

Maintenant, au boulot:

Préfabriquer les panneaux au sol, sur un plan horizontal. Écorcer le bois pour lui assurer une meilleure longévité.

Mesures prises, on creuse les trous qui recevront les piliers (4, 6 ou 8). Puis assembler l’ossature du premier panneau et son colombage de rigidification, par terre à même le sol et au bord des trous. (généralement on construit en premier l’ossature qui est prévue pour recevoir la porte d’entrée, car c’est souvent la partie la plus rigide donc la plus lourde).

On soulève cette première ossature de cloison en s’aidant d’un simple bras de levier en bois et de cordes.

Faire glisser les deux pieds dans leurs trous, mettre le tout à niveau et remplir le vide dans les trous avec des pierres et de la terre bien tassés. Assurer provisoirement l’ensemble.

(penser à faire un « brûlage » sur la partie du poteau qui va être enterrée, et à l’imbiber de bitume chaud pour éviter moisissures et vermines)

On répète cette opération avec la deuxième ossature, qui une fois en place est reliée à la première par des poutrelles (tenons-mortaises)

Fixer les 2 poutrelles de jonction en premier. Construire un colombage léger pour habiller les 2 murs encore vides, poser ensuite la poutrelle du faîte, puis les traverses intermédiaires du toit en dernier.

Pour une maison à 4 piliers, les deux panneaux comprennent chacun 2 piliers porteurs, un colombage pour rigidifier l’ensemble, et la forme du faîte qui va recevoir la toiture: c’est un carré avec un chapeau pointu.

Si la maison fait plus de 20m2, on peut ajouter encore une ou deux ossatures de panneaux, ou plus.

Ça dépend surtout de la longueur des poutrelles, car plus elles sont longues et plus elles doivent être grosses pour ne pas « faire un ventre ».

Pose de la charpente et des treillis

L’ossature maintenant en place, on peut déjà visualiser ce que va donner le résultat final. On s’attaque à la charpente qui est plutôt légère lorsqu’on utilise du chaume en couverture.

La charpente se construit comme le reste, avec du bois brut écorcé. On peut faire les assemblages soit par emboîtages, soit par ligatures. Pas forcément besoin de clous.

Ceci fait, on construit le treillis des murs avec des branches grossières, on a déjà nos cadres de porte et fenêtres en place sur les ossatures.

On commence par fixer une branche verticale tous les 70cm ou 1m. Puis on enfile ensuite les branches horizontales comme un simple tressage: dessus/dessous/dessus/dessous, etc.

torchis sur treillis

Couverture, torchis et finitions

On installe ensuite la couverture: si c’est du chaume, on le ligature par petites bottes.

La maison est à présent presque terminée, on prépare le torchis qui sera appliqué sur le treillis des cloisons.

Commencer à enduire par l’intérieur et finir par l’extérieur. Cette étape est la plus amusante.

On peut lisser à la main, utiliser une planchette ou une taloche. Mais en général l’aspect du torchis projeté est plutôt joli, ça fait un peu crépi.

Quand c’est sec, on peut passer le tout à la chaux pour donner une belle couleur, et construire une barrière sanitaire (contre les moisissures et les bactéries).

On a tout prévu avant la construction. Poser son sable et installer le parquet sur un treillis de bois, flottant sur le sable bien nivelé.

Pour construire des murs plus épais, fabriquer deux treillis parallèles dont le centre est rempli de petites pierres passées à la chaux. Ceci fait, torchis/chaux à l’intérieur de la maison et à l’extérieur.