Survivre dans la garrigue est beaucoup plus aisé qu’un novice dans cet écosystème particulier pourrait à priori penser .

La garrigue semble sèche et épineuse, pauvre, et l’eau y est souvent jugée rare.

Mais pourtant, la garrigue recèle autant d’espèces végétales comestibles que de remèdes.

L’eau souvent jugée rare y est pourtant bien présente et pure, grâce à sa filtration par les roches.

Survivre dans la garrigue n’est pas plus difficile qu’ailleurs

Les avantages et les inconvénients, comme toujours…

La garrigue est le type d’écosystème le plus répandu sur le pourtour méditerranéen . C’est un type de terrain vallonné et relativement sec .

Cet écosystème très particulier est un « maquis bâtard » qui a fait suite à de grandes forêts de chênes millénaires.

Sur ce terrain calcaire et rocailleux, à partir du néolithique qui a vu apparaître le concept d’exploitation, les pins résineux n’ont eu aucun mal à s’implanter massivement en faisant reculer la forêt tempérée, tout en conservant des îlots épars de chênes variés.

La canopée est « pauvre » et excède rarement 4 ou 5 mètres hors des pinèdes. Les sous-bois des chênes sont les plus riches dans la garrigue, mais ils se moquent des dénivelés. Leur « humidité-relative » y est toujours propice aux champignons .

Il existe aussi des îlots de végétation luxuriante et fougères au milieu de la garrigue, pour peu que la configuration géologique du lieu tienne un endroit humide et à l’ombre .

Cette configuration en îlots et vallons aide à se repérer plus facilement dans la garrigue que dans le maquis, tristement célèbre quant à lui pour tromper les sens des randonneurs les plus chevronnés .

Les pinèdes se présentent parfois aussi en îlots, mais sous leur canopée légère prospèrent toujours des chênes, des genévriers cades, et toutes les espèces végétales prépondérantes de la Provence (genêts, lavandins, thym, romarins, cistes cotonneux, etc).

C’est un terrain propice aux asperges, champignons, poireaux et carottes sauvages .

Trouver de l’eau dans la garrigue

Ce type de terrain n’est pas le plus propice pour s’abreuver, car il y a bien de l’eau propre et pure, mais elle est souvent inaccessible .
Outre les retenues d’eau de pluie, qui présente des risques certains à être consommée sans précautions, il existe un immense réseau de sources d’eau pure dans la garrigue Provençale.

Ces sources foisonnent au fond des vallées et semblent parfois suivre le relief .Les sources s’écoulent souvent à une profondeur de -20 à -40m sous les roches, ce qui rend leur accès impossible .
Les sources invisibles suintent cependant dans de nombreux endroits, là où les failles dans la roche sont remplies de sédiments .

Ces suintements sont indiqués par les sangliers .Ce sont des flaques juste humides ou de petits cours d’eau en hiver, et en été on peut les repérer à la couleur de la terre, plus sombre qu’alentours .

La végétation donne toujours un indice infaillible sur la proximité ou la présence d’une source .

Il s’agit, comme toujours d’être attentifs et concentrés sur la végétation,  lorsqu’on explore un nouveau terrain .

Dans la garrigue, l’eau est rare et précieuse, mais lorsqu’on trouve un suintement, l’eau y est souvent propre et abondante, mais aussi très calcaire .

Le premier indice de présence d’eau est la couleur générale de la végétation et sa densité, qui fait contraste alentours . Les pistes d’animaux y mènent aussi .

Les ronces, les peupliers et leurs associés saules sont toujours une preuve définitive de présence massive d’eau, dans le sous-sol ou aux abords immédiats .

Dans tous les cas, il est vivement conseillé de filtrer son eau, de la faire bouillir, puis la laisser décanter avant de la consommer .

Un filtre à eau portatif n’est pas superflu ,car il permet d’étancher sa soif sans délai ni processus particulier.

Se nourrir dans la garrigue

Quelle aubaine ! …. moyennant une adaptation saisonnière, pour exploiter au plus juste les ressources concédées par mère-nature !

La cueillette est heureusement payante toute l’année, mais la majorité des espèces végétales nutritives sont saisonnières .

Selon la saison, on trouve divers aliments riches et goûteux, champignons, asperges, racines variées (glands de chênes, baies, carottes, poireaux, oignons et bulbes…).

Le cœur de l’été est la saison la plus « difficile » quant à la diversité des végétaux comestibles disponibles.
Les espèces végétales comestibles, ramassées en cueillette, donneront au bushcrafter comme au survivaliste post-bug , la mesure des aliments de saison disponibles en grandes quantités .

La chasse offre des proies lourdes et tactiques, comme les sangliers et les cervidés. Et aussi des proies plus petites, comme les lièvres et autres rongeurs, ou les oiseaux. Les protéines pures des cigales, grillons et larves variées foisonnent .
Les plantes aromatiques et médicinales de la garrigue ,permettent de cuisiner des aliments peu ragoûtants en les rendant acceptables .Il faudra toujours un peu de sel et de graisse animale pour en faire un plat princier, équilibré et goûteux .

Les glands de chênes transformés en farine après préparation(trempage) sont la base de l’alimentation autarcique dans la garrigue .

Les combustibles de la garrigue

Il faut avant tout y faire gaffe en été, car la garrigue en été est une poudrière quant à l’usage du feu .

La pinède est beaucoup plus dangereuse que ce qu’on pourrait penser ,à tel point que les départs d’incendies spontanés y sont courants. L’été, l’humidité relative faiblit, et des pins émanent des substances hautement inflammables .

En Provence, on fait traditionnellement le feu soit dans un trou, un rond de pierres, soit dans un four de pierre ou de terre, mais c’est désormais strictement interdit .

Avant l’interdiction, on nettoyait les environs du bivouac et en été, on s’assurait qu’aucune branche ne domine le feu . Nous savions bien que la garrigue est très inflammable, donc on prenait toutes les précautions pour faire un feu maîtrisé, afin de cuisiner et dormir en sécurité sans risque d’incendie .

Dormir au calme, dans la garrigue

Dans la garrigue, on trouve facilement de belles pierres . Une drisse faîtière entre deux arbres, pour la bâche, et des muret en pierres sont moins énergivores et chronophages à mettre en place qu’une construction tout-bois .

Les troncs souples des jeunes pins qui poussent alentours, sont autant de bois d’oeuvre tendre disponible en quantité .

Le pin est un bois facile à travailler et à couper, et on en trouve en abondance .

Le port de gants est recommandé pour le travail du pin, car la résine de pin est tenace si on se prend les mains dedans .C’est difficile de s’en dépêtrer sans utiliser de solvant .

Cet inconvénient minime est cependant effacé par les hautes qualités de la sève de pin, qui a des applications multiples et non des moindres: ⇒ICI⇐

Dans certains endroits, on trouve aussi des grottes, des cavernes et des cavités .

Il suffit alors d’emménager sa caverne un tant soit peu pour créer un habitat durable, discret et confortable.

Tous les points évoqués dans cet article seront développés ici plus en détails, très bientôt !

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